CURE DE BANLIEUE – DROIT DE CITE

CURE DE BANLIEUE – DROIT DE CITE

Je suis un curé de banlieue
Mon presbytère est loin des cieux
Je suis le curé des traînards
Je suis un peu leur père fouettard

Je ne veux pas d’une belle chaire de satin
Je ne veux pas d’un dieu joliment peint
Je veux aller chez le diable faire la guerre
Pour éteindre le grand feu de l`enfer

Je veux conduire un train d’amour
Qui ne roule pas trop vite le jour
Pour dans leur nuit, prendre par la main
Les errances couchées sur le chemin

Je veux déshabiller tous les intégristes
Qui sous leur soutane cachent un dieu terroriste
Avec tous ceux qui veulent toujours croire
Pour inscrire leur vie dans un réel espoir

Je veux une église large comme une main
Qui accompagne sans exclure le voisin
Et qui prêche la joie de vivre chaque histoire
Pour vivre dans la joie et faire mémoire

Simplement par amour je veux borner la route
D’actes servants hors de l’argent et sans bavures
Je veux être un marginal qui fait d’un clou
Une pointe de provoque pour les genoux

Je veux que les prières se chantent
Pour que les humains quand ils déchantent
Se tournent sans pudeur vers les anges
Et qu’ils se grattent là où vraiment ça les démange

Je veux enfin que les prêtres puissent aimer
Les yeux verts et le regard d’une femme hâtée
Car elle peut porter un enfant sans concession
Qui sera peut-être un jour de l’amour un chaînon

Je veux gueuler que l’évangile ça se modernise
Que sur la place, j’espère ouverte, trône l’église
Que les dix fils ont plein de frères et sœurs
Les paumés, les saints et les voleurs

Je suis un curé de banlieue
Mon presbytère est loin des cieux
Je suis le curé des traînards
Je suis un peu leur père fouettard

Pierann

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